Audit énergétique en entreprise : obligations, coûts et aides publiques

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L’optimisation de la performance énergétique est aujourd’hui un enjeu majeur pour toutes les entreprises, qu’elles évoluent dans l’industrie, le tertiaire ou tout autre secteur. Les motivations sont multiples : réduire les coûts d’exploitation, répondre aux exigences réglementaires, valoriser une image de marque responsable et s’inscrire dans une démarche de développement durable. Dans ce contexte, l’audit énergétique joue un rôle clé : il permet d’évaluer avec précision les consommations, de détecter les gisements d’économies d’énergie et de définir un plan d’actions adapté.

Pour aller plus loin, nous verrons dans cet article en quoi consiste exactement cet audit, pourquoi il est parfois obligatoire, comment il se déroule sur le terrain (méthodologie, coûts, retours sur investissement), quelles sont les aides publiques disponibles pour le financer et comment ce diagnostic peut faciliter l’accès à d’autres subventions.

Qu’est-ce qu’un audit énergétique ?

Un audit énergétique est un diagnostic approfondi permettant de :

  • Quantifier précisément les consommations d’énergie d’une entreprise (électricité, gaz, fioul, etc.).
  • Identifier les principales sources de gaspillage et les gisements d’économies d’énergie.
  • Proposer un plan d’actions concret pour optimiser la performance et réduire les factures énergétiques.

Dans le cadre professionnel, on parle spécifiquement d’audit énergétique en entreprise, applicable aux bâtiments tertiaires, aux ateliers de production, aux process industriels, etc.

Les obligations légales pour les entreprises et les conséquences en cas de non-respect

Contexte réglementaire

La directive européenne sur l’efficacité énergétique (2012/27/UE) a imposé aux États membres l’obligation de réaliser des audits énergétiques pour certaines entreprises. En France, cette mesure a été transposée dans le Code de l’énergie, rendant l’audit énergétique obligatoire pour :

  • Les entreprises de plus de 250 salariés,
  • Ou celles dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 50 millions d’euros,
  • Ou encore celles dont le total du bilan dépasse 43 millions d’euros.

Dès qu’un de ces seuils est franchi, l’entreprise est soumise à l’obligation de réaliser un audit selon la norme NF EN 16247 (ou dans le cadre d’un Système de Management de l’Énergie (SMé) certifié ISO 50001).

Fréquence de l’obligation

L’audit énergétique obligatoire doit être renouvelé tous les quatre ans. Toutefois, si l’entreprise dispose d’une certification ISO 50001, elle peut être exonérée de cette obligation, car la certification implique déjà un contrôle continu de la performance énergétique.

Sanctions en cas de non-respect

En cas de non-réalisation de l’audit pour les entreprises concernées, des sanctions financières sont prévues. Concrètement, l’ADEME (Agence de la Transition Écologique) peut infliger une amende pouvant aller jusqu’à 2 % du chiffre d’affaires de l’entreprise (et jusqu’à 4 % en cas de récidive), avec un plafond pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Pourquoi réaliser un audit énergétique en entreprise ?

Même en dehors de l’obligation légale, procéder à un audit énergétique offre de nombreux avantages :

  • Réduire les coûts : Selon l’ADEME, la mise en œuvre des recommandations peut générer jusqu’à 20 % d’économies d’énergie.
  • Renforcer la compétitivité : Une facture énergétique mieux maîtrisée se traduit par une meilleure marge et une solidité financière accrue.
  • Soigner son image de marque : Les clients et partenaires sont de plus en plus sensibles aux engagements écologiques.
  • Faciliter l’accès aux aides publiques : De nombreux dispositifs exigent la présentation d’un état des lieux énergétique ou d’un audit préalable pour débloquer des subventions.

La méthodologie d’un audit énergétique

La démarche standard d’un audit énergétique comprend plusieurs phases :

  1. Phase de préparation
    • Définition du périmètre (bâtiments, process industriels, équipements).
    • Recueil des données existantes (factures, données techniques, historiques d’exploitation).
  2. Phase d’analyse
    • Consultant audit énergétique ou bureau d’études réalise un examen détaillé des installations.
    • Possible mise en place de capteurs de mesure pour un suivi précis (comptages, relevés, etc.).
  3. Identification des axes d’amélioration
    • Détection des équipements obsolètes ou énergivores.
    • Évaluation de l’isolation, du chauffage, de la climatisation, des procédés industriels, etc.
  4. Élaboration d’un plan d’actions
    • Sélection des solutions techniques les plus pertinentes (classées selon le coût, le délai de mise en œuvre, le retour sur investissement).
    • Estimation des économies d’énergie potentielles.
  5. Rapport d’audit
    • Production d’un document détaillé (conforme à la norme NF EN 16247), avec un plan d’actions énergétique.

Que retrouve-t-on dans un audit énergétique ?

Une fois l’audit énergétique réalisé, l’entreprise reçoit un rapport détaillé contenant :

  1. Un état des lieux énergétique
  2. Des indicateurs chiffrés
  3. Un plan d’actions hiérarchisé
  4. Des scénarios d’amélioration
  5. Un calendrier et un suivi potentiel

Alors, l’entreprise dispose d’une feuille de route claire pour engager sa transition énergétique et prioriser ses investissements.

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Les coûts d’un audit énergétique et son retour sur investissement

Prix d’un audit énergétique

Le coût d’un audit énergétique varie selon :

  • La taille de l’entreprise et la complexité de ses installations.
  • Le nombre de sites et la portée de l’étude (uniquement le bâtiment ? Les process ? Les deux ?).
  • Les méthodes d’investigation (besoin ou non de capteurs, durées de mesures, etc.).

À titre indicatif, un audit peut coûter :

  • De 4 000 € à 8 000 € (voire plus) pour une PME disposant de locaux tertiaires simples.
  • Jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros pour un groupe industriel multi-sites ou des process complexes.

Retour sur investissement

Le retour sur investissement audit dépend largement :

  • Des actions concrètes mises en place par la suite.
  • Des subventions obtenues pour financer l’audit et/ou les travaux (rénovation, changement d’équipements).
  • Du degré de mobilisation en interne (sensibilisation du personnel, suivis réguliers, etc.).

 

Le saviez-vous ?

Selon l’ADEME, un audit suivi d’actions ciblées peut générer jusqu’à 20 % d’économies dans certains secteurs industriels, permettant de rentabiliser rapidement le coût d’audit.

L’accompagnement Audit Énergétique de l’ADEME

L’aide ADEME audit énergétique est l’une des principales sources de financement pour les entreprises souhaitant réaliser un diagnostic. Son objectif : encourager les sociétés à franchir le pas de l’audit en réduisant son coût.

Montant de l’aide :

  • 50 % pour les grandes entreprises (hors audits obligatoires)
  • 60 % pour les moyennes entreprises
  • 70 % pour les petites entreprises

L’aide accordée est dans la limite d’un plafond fixé à :

  • 50 000 € pour les études de diagnostic
  • 100 000 € pour les études d’accompagnement de projet

Entreprises concernées :

  • Principalement les TPE-PME, mais certaines Régions ou appels à projets peuvent inclure des entreprises de taille plus importante.
  • Il est demandé que l’audit soit réalisé par un consultant audit énergétique certifié (qualification RGE, OPQIBI, etc.) et conforme à la norme NF EN 16247.

Critères d’éligibilité :

  • Présenter un projet sérieux et complet (objectifs, devis, méthodologie).
  • S’engager à réaliser l’audit dans les délais impartis et à fournir un rapport final.
  • Parfois, s’engager à mettre en œuvre au moins une partie des préconisations identifiées.

Les aides régionales ou locales

Au-delà de l’accompagnement audit énergétique ADEME, les Régions et certaines collectivités proposent des aides publiques spécifiques (subventions, prêts bonifiés, chèques énergie, etc.). Les taux de financement et critères d’éligibilité varient selon les territoires, d’où la nécessité de se renseigner localement.

Une condition souvent requise

Plusieurs dispositifs de financement (régionaux, nationaux ou européens) exigent la présentation d’un audit énergétique ou d’un état des lieux énergétique pour évaluer la pertinence des investissements demandés. Cela vaut notamment pour :

Gagner en crédibilité et en efficacité

Un audit mené selon les normes et certifications (par exemple la norme NF EN 16247) apporte une véritable crédibilité technique. Les organismes financeurs sont ainsi rassurés sur la fiabilité des données fournies et sur la cohérence du plan d’actions proposé.

Identifier clairement les priorités

L’audit permet de hiérarchiser les actions les plus rentables ou les plus urgentes. Cette priorisation aide à cibler les subventions adéquates (ex. : subventions audit énergétique en industrie pour changer un équipement énergivore, aide à la rénovation de l’éclairage, etc.) et à monter des dossiers solides pour obtenir un financement.

L’audit énergétique en entreprise constitue à la fois une exigence réglementaire pour les grandes structures et une opportunité stratégique pour toutes les organisations soucieuses de réduire leurs coûts et leur impact environnemental. Sa réalisation, conforme à la norme NF EN 16247, permet d’obtenir un état des lieux énergétique complet, de hiérarchiser les gisements d’économies d’énergie et de définir un plan d’actions adapté.

Que vous soyez une PME, une ETI ou un grand groupe industriel, l’audit énergétique est un levier incontournable pour réussir votre transition énergétique et financière. À cet égard, il peut être judicieux de se faire accompagner par un consultant ou un cabinet spécialisé (tels qu’ACSIO Conseil) afin d’optimiser le montage des dossiers et de maximiser les aides publiques disponibles.

Choisissez un auditeur qualifié

Vérifiez la qualification auditeur énergétique (RGE, OPQIBI…) et son expérience dans votre secteur (tertiaire, industrie…).

  1. Impliquez vos équipes
    Sensibilisez les opérateurs, acheteurs, techniciens, etc. Leur participation est cruciale pour fournir les données et comprendre la réalité du terrain.
  2. Définissez bien le périmètre
    Trop large, il risque d’être coûteux ; trop étroit, vous pourriez passer à côté de gisements d’économies d’énergie importants.
  3. Préparez vos données
    Rassemblez au moins 12 à 24 mois de factures énergétiques, des plans d’installations, des historiques de maintenance… Plus les informations sont complètes, plus le diagnostic sera précis.
  4. Analysez les propositions
    Classez les préconisations de l’auditeur selon leur coût, leur impact, et le temps de retour sur investissement.
    Certaines actions « rapides » et peu onéreuses (optimisation des réglages, formation du personnel) peuvent générer des gains immédiats.
  5. Anticipez les aides publiques
    Contactez l’ADEME, votre Région, ou un cabinet spécialisé (comme ACSIO Conseil) pour identifier les aides existantes (subventions, crédits d’impôt, etc.) et préparer vos dossiers dans les règles.
  6. Pensez long terme
    Un audit énergétique peut se prolonger par la mise en place d’un Système de Management de l’Énergie (SMé) (ISO 50001), garantissant un suivi continu et pouvant dispenser les grandes entreprises de l’audit obligatoire tous les quatre ans.
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