Entreprises agroalimentaires en 2024 : des prix de revient hauts et des marges basses

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En cette fin d’année 2024, le secteur agroalimentaire fait face à une situation économique difficile. Entre l’augmentation des coûts de production, la pression des distributeurs et des marges en forte baisse, les PME et TPE peinent à moderniser leurs outils et maintenir leur compétitivité. Alors que les négociations commerciales débutent, le secteur espère des solutions pour sortir de cette spirale économique préoccupante.

Comment se portent les entreprises agroalimentaires fin d’année 2024 ?

L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) « alerte sur la situation économique précaire des 20.000 entreprises » du secteur dans son communiqué de presse du 2 décembre.

Dans son barème économique de l’année 2024, l’Ania indique que deux industries alimentaires sur trois ont connu une hausse de leurs coûts de revient cette année. Elle affirme que les coûts de production sont en hausse sur « tous les postes de dépenses pour 64% des entreprises », dont la masse salariale (+4,8% sur un an), les transports (+4,3%) ou l’énergie (+2,4%).

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Dans le même temps, l’association observe une dégradation des marges pour près d’une entreprise agroalimentaire sur deux.

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Des négociations attendues entre fournisseurs et distributeurs

« La guerre des prix que se livrent inlassablement les distributeurs entre eux doit cesser cette année. Le juste prix doit être enfin payé aux entreprises de l’agroalimentaire pour leur permettre de rémunérer convenablement leur travail ainsi que celui des agriculteurs », plaide Jean-François Loiseau, président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) dans ce communiqué.

Le discours du Président en dit long, l’impact de la grande distribution est immense dans cette problématique. Il estime qu’elle doit fournir un effort et prendre davantage en considération les entreprises placées en amont afin d’augmenter la rentabilité des PME et des TPE.

Du côté des distributeurs, Layla Rahhou, déléguée générale de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), a déclaré : « Les marges sont très faibles » dans la grande distribution : « C’est un métier de volume, on ne peut plus rogner autant qu’on le voudrait sur les marges pour baisser les prix, cela doit se faire par la négociation en faisant attention évidemment aux intérêts des agriculteurs », a-t-elle affirmé, estimant qu’il n’y avait « aucune transparence » des gros industriels sur la rémunération des agriculteurs.

Alors que débutent les négociations annuelles entre les supermarchés et leurs fournisseurs – qui détermineront in fine le prix de vente des produits achetés par le consommateur –  les distributeurs demandent au gouvernement de les « laisser négocier fort avec les grandes marques qui ont des grosses marges », a-t-elle ajouté, alors que le secteur de l’agro-industrie est très concentré, un peu moins de 300 grandes sociétés captant 86 % des ventes.

Comment la hausse des prix des matières premières affecte-t-elle les petites et moyennes entreprises ?

Toutes ces augmentations et l’inflation alimentaire (depuis un an : +85% pour le café, +83% pour le cacao, +75% pour l’orange ou encore +60% pour le beurre) ont eu pour conséquence de diminuer les marges bénéficiaires et de limiter ou de stopper les investissements dans l’outil industriel et dans l’innovation. Alors qu’elles en auraient bien besoin car un tiers de leurs outils de production a plus de 25 ans et l’âge moyen des outils au sein de entreprises de l’agroalimentaire est de 17 ans. L’innovation est si rapide que les outils sont vite obsolètes. C’est un véritable cercle vicieux qui se dessine car la modernisation des outils a pour objectif, notamment, d’augmenter la productivité et donc la performance des PME et TPE.

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